Dans le cadre de la campagne Engagez-vous pour le communautaire, plus de 1 400 organismes d’action communautaires autonomes du Québec participeront à des grèves ainsi qu’à des actions de protestation et fermeront leurs portes de manière rotative, du 21 au 24 février, afin de dénoncer le sous-financement du milieu communautaire.
Organisée par le Regroupement québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA), cette mobilisation est provoquée par les promesses non tenues du gouvernement d’améliorer le financement des organismes communautaires. Ainsi, le RQ-ACA et le milieu communautaire du Québec revendiquent le respect de leur autonomie et un investissement supplémentaire récurrent et indexé de 460 millions de dollars, et ce, afin de mieux financer la réalisation des missions des organismes.
Les organismes communautaires LGBTQ+ ne sont pas exemptés de ce sous-financement. Considérant que ces organismes sont principalement financés par projet, les programmes de financement reçus nuisent plus qu’ils aident. En effet, selon Maxim Fortin, chercheur à l’Institut de recherche et d’information socioéconomiques (IRIS) et co-auteur de l’étude Portrait du financement des groupes LGBTQ+, « les gouvernements veulent aider les communautés marginalisées, mais offrent des programmes hypercontraignants et mal adaptés. Le problème, c’est qu’on passe d’un sous-financement à un malfinancement des groupes communautaires LGBTQ+ ».
Cette recherche met également en lumière la détresse du personnel des groupes communautaires LGBTQ+ en lien avec le sous-financement du milieu communautaire. Plusieurs membres du personnel ressentent de l'épuisement professionnel et d’autres désirent partir. Un groupe témoigne : « [Les échéances] force[nt] l’équipe à constamment travailler, à ne pas prendre de vacances. Presque la moitié de l’équipe, pendant la pandémie, est tombée en congé-maladie, y compris la coordo, pendant un mois, à cause du stress, de l’épuisement… »
Enfin, Wissam Mansour, co-autrice de l’étude, souligne l’importance du financement à la mission pour les organismes LGBTQ+. Elle mentionne que « le financement par projet est synonyme de précarité [alors que] le financement à la mission amène quant à lui la pérennité ». Elle ajoute que « c’est le financement à la mission qui permet une meilleure résilience du tissu communautaire ».
Pour consulter les actions de la campagne Engagez-vous pour le communautaire qui se déroulent à travers le Québec, cliquez-ici.
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