La Presse rapporte qu’en raison de la loi antiavortement entrée en vigueur le 1er septembre dernier au Texas, le nombre de patientes texanes dans les cliniques d’avortement d’États voisins a augmenté de près de 800 %. Cette loi, la plus restrictive du genre au pays, interdit toute interruption volontaire de grossesse (IVG) dès qu’un battement de cœur du fœtus est perceptible à l’échographie.
Les cliniques d’avortement de l’Oklahoma, du Nouveau-Mexique, du Kansas, du Colorado et du Missouri sont ainsi fort sollicitées et contraintes de placer les personnes désirant mettre fin à leur grossesse sur de longues files d’attente.
À la clinique Hope Medical Group for Women de Shreveport, une fois sur la liste d’attente, il faut compter jusqu’à deux semaines avant d’être appelée pour fixer le premier des deux rendez-vous obligatoires. Une date de premier rendez-vous n’est disponible qu’une ou deux semaines après l’appel en question. Shayla, une jeune texane de 27 ans enceinte de 13 semaines qui tente depuis six semaines de trouver une clinique qui peut l’aider, pourra enfin obtenir un avortement. Avant qu’une place se libère, elle était sur des listes d’attente dans des cliniques de l’Oklahoma et du Colorado.
Dans la même clinique, deux Afro-américaines venues de Houston et de Dallas, ont dû faire face à de nombreuses difficultés pour être présentes à leur rendez-vous : s’absenter du travail, faire garder les enfants, louer une voiture, payer pour un hébergement ou encore trouver un.e proche qui pourra les accompagner. En 2008, l’institut de recherche Guttmacher, organisme favorable à l’avortement, indiquait à l’issu d’une étude que le taux d’avortement des personnes noires américaines était presque cinq fois supérieur à celui des blanches.
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