Le 14 septembre, Québec solidaire a annoncé son programme d’accès gratuit à tous les types de produits contraceptifs, ainsi qu’aux produits de protection menstruelle. La co-porte-parole du parti solidaire, Manon Massé, a annoncé que cette promesse électorale coûterait 30 millions de dollars par année. 

Réduire les barrières à l’accès aux méthodes contraceptives

En entrevue avec Les 3 sex*, la docteure Isabelle Leblanc, médecin de famille et candidate pour Québec solidaire dans la circonscription de Mont-Royal–Outremont, a expliqué l’importance de cette promesse électorale pour le parti :

« On croit profondément que les gens doivent pouvoir décider de prendre le choix de contraception qui leur convient. » 

Elle souligne que les barrières financières peuvent affecter le choix d’un moyen de contraception, certaines personnes devant se résigner à une contraception qui ne leur convient pas en raison de ses coûts moindres. De plus, Dre Leblanc mentionne que les personnes étant assurées via le régime de leurs parents ou de leur conjoint.e se voient obligées de divulguer leur méthode contraceptive, générant une potentielle barrière d’accès:

« Je vois beaucoup de jeunes filles, par exemple, dans mon bureau qui voudraient prendre la pilule ou qui voudraient avoir un stérilet et qui ne veulent pas que leur parent le sache. Elles doivent alors payer l’entièreté du prix. »

Le programme d’accès gratuit de Québec solidaire inclut tous les moyens de contraception, des condoms aux stérilets en passant par les méthodes hormonales. Questionnée sur un potentiel ajout des méthodes de protection (telles que les digues dentaires), Dre Leblanc indique que le programme ne les inclut pas pour le moment, mais qu’une discussion est en cours au sein du parti à ce sujet. 

Remboursement ou distribution? 

Pour les moyens de contraception hormonale, la distribution se ferait par ordonnance, via des prescriptions. À ce titre, Québec solidaire désire également décloisonner le système d’ordonnance en permettant non seulement aux médecins, mais aussi aux sages-femmes et autres professionnel.le.s de la santé de les délivrer. 

Quant aux moyens de contraception barrière tels les condoms, ils seraient distribués de la même manière que les produits de protection menstruelle, soit dans les lieux publics tels que les bibliothèques, les hôtels de ville, les écoles et les cégeps. L’opérationnalisation du programme est toujours en réflexion, mais trouve sa principale inspiration de l’Écosse. En effet, depuis août 2022, les produits de protection menstruelle y sont gratuits et distribués dans les lieux publics (La Presse, 13 août 2022). Québec solidaire prévoit collaborer avec les organismes communautaires, à la fois pour la distribution, mais aussi pour la formation des intervenant.e.s, enseignant.e.s et employé.e.s. 

Quant aux coûts générés par ce programme, Dre Leblanc indique que la gratuité de la contraception hormonale engendrerait un coût nul puisqu’elle diminuerait significativement les frais pour des grossesses non désirées dans le système de santé. De plus, elle rappelle l’importance de lutter pour les droits reproductifs en limitant les barrières à l’accès pour tou.te.s et que cette lutte devrait être prioritaire, nonobstant les coûts associés. En effet, elle indique que Québec solidaire, s’il est élu, équilibrera son budget gouvernemental afin que ce programme soit possible. 

Source
Les 3 sex*