Selon Radio-Canada, l’absence d’un système national cohérent pour recueillir et partager les données sur le taux de mortalité maternelle ne permet pas une prévention adéquate des décès. Il n’y a en effet pas de décompte précis sur les accidents survenus avant ou après la grossesse, ni sur le nombre de personnes décédées de complications liées à celle-ci.
Le taux de mortalité maternelle serait jusqu’à 60 % plus élevé que celui qu’indique Statistique Canada, selon un rapport international de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'UNICEF. Ce taux est deux fois plus élevé que celui de pays à revenus élevés, comme le Japon, les Pays-Bas et l’Irlande. Il y aurait ainsi eu plus de 800 décès maternels au pays entre 2000 et 2020, et non 523, comme l’affirme Statistique Canada.
Un décès est considéré comme maternel seulement s’il a été signalé comme étant celui d’une personne enceinte ou d’une personne ayant donné naissance. Comme les soins de santé sont une responsabilité provinciale, il n’y a aucune cohésion nationale sur ce qu’est la définition même d’un décès maternel. Certaines provinces le comptabilise s’il survient jusqu’à 42 jours après la fin de la grossesse, certaines jusqu’à un an après l’accouchement, et d’autres ne comptent pas la période post-partum. Le gouvernement fédéral n’a pas le pouvoir de mener des enquêtes indépendantes sur les décès et les incidents.
La Dr Marian Knight, professeur de santé maternelle et infantile à l’université d’Oxford, au Royaume-Uni, est responsable du programme MBRAACE (MBRRACE-UK : Mothers and Babies : Reducing Risk through Audits and Confidential Enquiries across the UK) qui suit et étudie les décès maternels depuis 1952. Dès qu’une personne assignée femme à la naissance en âge de procréer meurt, l’équipe de la Dr Knight vérifie si elle a accouché au cours de la dernière année. La loi exige que ces décès soient signalés à son équipe et que les résultats des enquêtes confidentielles soient largement diffusés.
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