Selon Le Monde, les avortements clandestins au Maroc font de nombreuses victimes chaque année. Selon les estimations de l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (AMLAC), il y aurait entre 600 et 800 avortements pratiqués secrètement chaque jour au pays. L’accès à une interruption de grossesse médicalisée étant interdite, plusieurs personnes se retrouvent aux prises avec des complications majeures, voire mortelles.
Au Maroc, les relations sexuelles hors mariage et l’avortement sont interdits sous peine d’emprisonnement. Or, l’avortement demeure illégal même en cas de danger pour la vie du fœtus, de viol ou d’inceste. Une personne qui avorte risque jusqu’à deux ans d’emprisonnement, tandis que la personne qui le pratique peut voir sa peine s’étirer jusqu’à cinq ans.
Alors que l’avortement médicalisé est plus accessible dans les grandes villes, bien que très coûteux, il est beaucoup plus rare dans les régions reculées, où le personnel médical refuse de prendre de tels risques. Une grande partie de personnes désirant se faire avorter dans les régions plus éloignées font ainsi confiance aux « faiseuses d’anges », qui n’utilisent ni anesthésie ni mesures d’hygiène dans leur pratique. Certaines personnes se tournent vers des méthodes artisanales comme le ghelay, une tisane à base de plantes qui provoquerait une fausse couche. D’autres vont jusqu’à ingérer de l’eau de javel ou à insérer des pilules contenant des produits chimiques dans le vagin, ce qui provoque de graves infections et blessures.
Plusieurs partisan.e.s de la dépénalisation de l’avortement ont pourtant élevé leur voix au cours des dernières années, mais rien ne bouge du côté du gouvernement, et le personnel médical a les mains liées.
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