The Maiden – Photo modifiée par Les 3 sex* – Utilisation équitable

Film • The Maiden

19 octobre 2022
px
text

À Calgary, dans les années 1990, deux amis adolescents, Kyle (Justin Sluiter) et Colton (Marcel T. Jimenez), se retrouvent et errent dans la ville et les campagnes environnantes. Ils cassent une vieille télévision, font une sépulture à un chat mort trouvé dans une maison en construction, s’émerveillent devant la nature et ses insectes, déambulent sur les rails d’un chemin de fer… Partout où ils passent, Kyle marque les lieux par son graffiti : The Maiden. Il y inscrit sa présence dans des lieux de passage, de transition. 

Peu de temps après, un drame profond affecte les deux amis et leur collectivité. Le vide, la perte, le deuil s’installent. Le graffiti devient alors le symbole d’une présence intemporelle. La douleur d’une absence immortalisée dans l’espace et les lieux. 

The Maiden transforme les moments simples et anodins du quotidien adolescent en envolées poétiques. La nature, les sons et l’espace dépeignent, avec douceur, les émotions de perte et de tristesse que portent les protagonistes. À travers la thématique du deuil, Graham Foy, le réalisateur, réussit à capter, avec sensibilité, la complicité silencieuse et profonde au cœur des relations humaines. Le deuil relationnel, trop souvent uniquement abordé d’un point de vue amoureux, est au cœur de ce long métrage de près de deux heures et tourné en format 16 mm. 

Graham Foy ne parvient toutefois pas à traduire les symboles que portent le film en trame narrative intelligible. Il est alors difficile de comprendre ce qui relève du symbole et ce qui constitue réellement le cours des évènements. L'audience s’y perd. Les représentations poétiques et lyriques ne réussissent malheureusement pas à capter l’essence des thématiques au cœur de la démarche du réalisateur. Malgré un portrait de l’adolescence par ses vécus universels (l’importance des relations amicales, les dilemmes identitaires, les besoins d’affection et de douceur, l’incertitude face à l’avenir), Graham Foy ne réussit pas à ce que l'audience s’y sente représenté. Les images fixes d’objets et de lieux se multiplient, jusqu’à questionner leur pertinence et leur utilité. 

The Maiden aborde tout de même des thématiques intéressantes et pertinentes. L’amitié, trop souvent reléguée au deuxième plan relationnel, y est abordée avec douceur, bienveillance et simplicité. Au-delà du deuil, c’est une ode à l’amitié – et à l’affection profonde qu’il induit – que nous propose le réalisateur. 

Référence 
Réalisation/création : Graham Foy
Production : F F Films Inc., MDFF 
Titre : The Maiden 

Date de parution : présenté le 12 octobre dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma 2022

adolescence, amitié, deuil, amour, Calgary, Canada, cinéma, FNC