Un Québécois, Steven Larouche, a été condamné à plus de trois ans de prison pour avoir utilisé l’intelligence artificielle (IA) afin de créer des vidéos de pornographie juvénile, rapporte Global News. Larouche a plaidé coupable d’avoir produit au moins sept vidéos à l’aide de la technologie deepfake, qui consiste à superposer le visage d’une personne sur le corps d’une autre. De plus, Larouche a admis posséder des centaines de milliers de fichiers informatiques contenant de la pornographie juvénile, ce qui lui a valu une peine supplémentaire de quatre ans et demi.
Benoît Gagnon, juge de la cour provinciale du Québec, a déclaré dans sa décision rendue au début du mois qu’il s’agissait de la première affaire au Canada impliquant des deepfake de pornographie juvénile. Il qualifie les faits de très inquiétants, comme la technologie est susceptible de victimiser n’importe quels enfants dont les vidéos sont disponibles publiquement sur les réseaux sociaux.
Stephen Sauer de Cybertip.ca et Vasileia Karasavva, étudiante à la maîtrise en psychologie clinique à l’université de Colombie-Britannique, ont aussi exprimé leur inquiétude quant aux effets néfastes potentiels de la pornographie deepfake. Il et elle ont noté que la facilité d’utilisation de la technologie et la diminution du nombre d’images nécessaires pour créer des vidéos convaincantes posent des risques importants pour la sécurité des victimes. Celles-ci subiraient des humiliations, des violations de leur vie privée et seraient, en conséquence, plus vulnérables aux agressions sexuelles.
Bien que peu de recherches s’intéressent à l’impact spécifique de la pornographie deepfake sur les victimes, les études sur d’autres formes de violence sexuelle en ligne suggèrent qu’elles souffrent de la même manière que les victimes qui subissent physiquement des agressions sexuelles. De plus, selon Karasavva, la victimisation est souvent publique et permanente, et les victimes se sentiraient désarmées et impuissantes face à de telles situations.
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