Le terme « anarchie relationnelle » a émergé dans les dernières décennies, d’abord dans la littérature suédoise, à partir de l’anarchisme politique qui est une philosophie anti-oppressive et antiautoritaire. D’autre vocabulaire désormais moins utilisé, tel que « l’amour libre », référait aux relations unissant les membres de communautés d’anarchistes. Il semble y avoir consensus dans la littérature comme quoi l’anarchie relationnelle est une forme de non-monogamie consensuelle. Cette dernière regroupe toutes les configurations relationnelles alternatives aux relations traditionnelles unissant exclusivement deux personnes. On réfère parfois à l’anarchie relationnelle comme une forme de polyamour, où les gens entretiennent plusieurs relations romantiques et intimes à la fois, mais sans hiérarchisation des types de relations ou de partenaires (ex.: primaire vs secondaire). Certain.e.s auteur.e.s préfèrent toutefois distinguer complètement l’anarchie relationnelle du polyamour non hiérarchique, car la première s’étendrait au-delà des relations romantiques ou sexuelles et engloberait toute forme de relation (ex. : relations d’amitié), en plus d’avoir une composante de critique sociale anti-hégémonique. Dans cette optique, on refuserait non seulement les hiérarchies relationnelles, par exemple l’attribution d’un statut social supérieur au couple basé sur l’amour et la sexualité, mais aussi toute autre forme de hiérarchie sociétale. On retrouve également dans la littérature des intersections entre la théorie queer (une philosophie des études critiques) et l’anarchisme politique qui proposent l’anarchie relationnelle comme un exemple de résistance aux normes sexuelles. Cette école de pensée dresse notamment des parallèles entre les systèmes normatifs de l’hétérocisnormativité et de la mononormativité (l’injonction à la monogamie).