À la suite du décès d’Alberto Fujimori, l’ancien président de la République du Pérou condamné pour crimes contre l’humanité, des survivantes de stérilisation forcée se réunissent et témoignent de leur vécu par le biais du tissage, rapporte The Guardian.
Au Pérou, entre 1996 et 2001, plus de 270 000 femmes ont été stérilisées dans le cadre d’une politique de contrôle des naissances sous le régime d’Alberto Fujimori, politique ciblant notamment les femmes les plus vulnérables et défavorisées. Ces opérations, souvent réalisées sans consentement et dans des conditions précaires, ont entraîné de graves traumatismes physiques et psychologiques, une perte d’identité culturelle ainsi qu’une marginalisation sociale et économique pour les victimes.
L’artiste et anthropologue Alejandra Ballón Gutiérrez, basée à Lima, au Pérou, organise des ateliers permettant à ces femmes de reprendre le tissage, une activité traditionnelle ayant une place importante au sein de leur culture et qui tendait à disparaître à la suite des opérations de stérilisations. En plus de leur permettre de se réunir et de se réapproprier leur culture, la création de chumpis (ceintures traditionnelles de la Vallée sacrée des Incas) symbolisant leurs traumatismes leur permet de témoigner de leur vécu et de sensibiliser la société.
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*Bien que les victimes de stérilisation forcée ne s’identifient pas nécessairement toutes comme des femmes, c’est le terme qui est utilisé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’ONU ainsi que la quasi-totalité des écrits scientifiques. Il est primordial de reconnaître que des personnes assignées femmes et ayant été victimes de stérilisation forcée peuvent avoir une identité de genre différente. Néanmoins, dans le cadre de ce résumé d’actualité, le terme « femmes » est utilisé afin de rester fidèle aux propos utilisés dans l’article.
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