unsplash/Colin Lloyd – Photo modifiée par Les 3 sex*

Lettre ouverte • Faire barrage à la haine

21 novembre 2024
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Le 5 novembre dernier, c’est avec la peur au ventre que nous avons suivi l’élection de Donald Trump à titre de 47e président des États-Unis. Comme beaucoup, nous avons retenu notre souffle face à cette élection dans laquelle personne n’avait vu venir la marge significative avec laquelle le candidat républicain l’a emportée. 

Toute la semaine dernière, les médias du monde entier s'affairaient à dire que Trump avait gagné pour des raisons économiques, ou encore parce que Kamala Harris portait sur ses épaules le poids d’une administration Biden impopulaire. Peu importe les raisons qui ont mené à la victoire du candidat républicain, les conséquences restent les mêmes. 

Dans les derniers mois, Donald Trump et son colistier JD Vance ont fait campagne sur le dos des femmes et des groupes les plus marginalisés de la société états-unienne, incluant les communautés LGBTQ+. Dans les six dernières semaines seulement, la campagne républicaine a dépensé près de 40 M $USD (Vox, 2024) dans des publicités attaquant les personnes trans. Cette tendance n’est malheureusement pas nouvelle. Depuis des années, les gouvernements républicains de plusieurs États états-uniens s’attaquent aux droits des personnes trans. Entre 2021 et 2024, plus de 1 600 lois visant à restreindre les droits des personnes trans ont été introduites dans les législatures d’États.

Le fameux « Projet 2025 », qui a été co-écrit par des proches de Donald Trump, dresse un portrait d’une Amérique où les droits des personnes LGBTQ+ et les droits reproductifs font un bond en arrière de plusieurs décennies (ACLU, 2024). C’est sans compter ses nombreuses promesses de campagnes qui abondent dans le même sens (Dorn, 2024).

Dans cette situation alarmante pour les droits reproductifs et sexuels au Sud de notre frontière et ailleurs dans le monde (Browne et Druetz, 2024), nous en appelons à la responsabilité de chacun.e de faire barrage à la haine

Dans les dernières années, on a entendu, dans les médias et dans la sphère publique québécoise, des discours qui sous-entendent que l’intersectionnalité ou la transidentité sont des concepts « woke » importés des États-Unis. Or, ce qui traverse nos frontières et qui menace les valeurs fondamentales de notre société n’est pas le « wokisme ». C’est plutôt la méfiance face à la différence, la haine, la polarisation des débats et la montée de l’extrême droite. C’est l’idée selon laquelle nos droits fondamentaux sont matière à débat. Partout au Québec, de jeunes trans – et leurs parents – regardent avec impuissance les projets de loi visant à restreindre leurs droits se multiplier au Sud de notre frontière, et commencer à faire leur chemin vers le Canada. Alors que les manifestations anti-trans se font de plus en plus fréquentes, ces familles se demandent si leurs gouvernements vont eux aussi plier face à la haine qui gronde et légiférer pour restreindre leurs droits. 

Le Québec d’aujourd’hui s’est construit sur des principes de libertés individuelles et collectives, sur des principes d'émancipation. C’est ce qui fait notre unicité. C’est un héritage imposant et puissant qui découle des combats menés par les générations qui nous ont précédé.e.s. Soyons à la hauteur de cet héritage et construisons une société dans laquelle chacun.e peut s’épanouir. 

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Références
éducation à la sexualité, lgbtq+, diversité sexuelle et pluralité des genres, santé sexuelle, droits sexuels, élections, montée de la droite

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