Le gouvernement du Québec a récemment décidé de cesser le financement des services d’interprétariat pour les femmes immigrantes victimes de violence conjugale, rapporte Le Devoir.
Le projet « Accessibilité aux services d’interprétariat pour les femmes immigrantes, réfugiées et à statut précaire », financé par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), a été mis en place en 2021 pour permettre à ces femmes, souvent allophones, de bénéficier de services d’interprétariat et de traduction au sein de maisons d’hébergement spécialisées pour les femmes victimes de violence. Différents organismes et ministères tels que les ministères de la Santé et des Services sociaux et de la Condition féminine étaient impliqués dans le programme à travers une mesure interministérielle.
Cependant, le MIFI a annoncé qu’il cesserait ce soutien financier après le 31 mars, car ce type de financement ne serait plus admissible aux normes actuelles du Programme d’appui aux collectivités, et que le projet ne correspondrait pas aux critères des autres programmes du MIFI. Les responsables du programme ont indiqué que, malgré leurs démarches, aucune solution alternative n'a pu être trouvée.
Cette décision inquiète profondément les organismes soutenant les femmes immigrantes et victimes de violence conjugale. Ces organisations, comme le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale ou encore la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes, dénoncent un manque d'engagement du MIFI à s’impliquer dans la lutte contre les violences faites aux femmes et s'inquiètent des conséquences, notamment la nécessité pour les maisons d'hébergement de puiser dans leurs budgets pour combler cette lacune et l'impossibilité d’offrir des services nécessaires à la clientèle. Selon Julie St-Pierre-Gaudreault, conseillère aux enjeux politiques à la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, les frais d’interprétariat peuvent atteindre 30 000 $ par année pour une maison d’hébergement dans la métropole.
Références
https://www.ledevoir.com/politique/quebec/852907/fin-financement-interpretariat-immigrantes-victimes-violence
https://www.ledevoir.com/societe/852475/service-interpretes-immigrantes-victimes-violence-mis-peril?utm_source=recirculation&utm_medium=hyperlien&utm_campaign=corps_texte
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