Youth With a Mission (YWAM) (Jeunesse en mission), la plus grande organisation missionnaire chrétienne pour les jeunes au monde, est accusée d’abus spirituels et de comportements autoritaires, tels que des pratiques de honte publique, de la manipulation et des rituels d’exorcisme visant la « guérison de péchés sexuels », rapporte The Guardian.
YWAM, fondée en 1960 par Loren Cunningham, est une organisation chrétienne qui forme des jeunes adultes pour diffuser l'évangile dans le monde entier. Avec des bases dans environ 180 pays, notamment aux États-Unis, en Australie, au Royaume-Uni et en Suisse, YWAM envoie chaque année 25 000 volontaires en missions à court terme.
Selon une enquête de l’Oberver, les ancien.ne.s membres de YWAM dénoncent des pratiques abusives liées à la sexualité, notamment des confessions forcées et publiques de « péchés » sexuels – tels que les pensées homosexuelles, les relations sexuelles hors mariage, l'avortement et la consommation de pornographie – suivies d’humiliations et de rituels coercitifs. Certains témoignages évoquent en effet des « guérisons » forcées, comme des prières pour « chasser l'esprit de l'homosexualité », et des jeunes missionnaires ont été contraint.e.s de présenter leurs excuses pour leur orientation sexuelle. De plus, des victimes d’agressions sexuelles ont révélé que des personnes leadeuses leur ont demandé de s'excuser auprès de leurs agresseurs et agresseuses pour « les avoir séduits ». Les leadeurs et leadeuses imposent des règles strictes sur la sexualité et les relations amoureuses, souvent en justifiant ces pratiques par des instructions divines, créant ainsi un climat de contrôle excessif et de manipulation. Les témoignages soulignent des conséquences importantes sur le plan psychologique, telles que des crises de panique, des difficultés quant aux relations interpersonnelles et un profond sentiment de culpabilité chez les victimes.
En réponse aux accusations, YWAM a exprimé son regret et son engagement à améliorer ses pratiques, rejetant fermement les confessions forcées et les humiliations publiques. Cependant, les critiques soulignent le manque de supervision au sein de l'organisation, accusée de déléguer trop de pouvoir aux leadeurs et leadeuses locaux, ce qui a permis à ces abus de perdurer durant deux décennies, et ce, dans plusieurs pays.
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