À l’école Edmund Burke, à Washington DC, le groupe Boys Leading Boys réunit chaque semaine des garçons de 11 à 18 ans pour discuter de masculinité et déconstruire les stéréotypes toxiques, rapporte Radio-Canada.
Ces jeunes témoignent d’une exposition involontaire au contenu masculiniste et misogyne présent sur les réseaux sociaux. Ce contenu est souvent diffusé par des influenceurs comme Andrew Tate, qui glorifie la domination masculine, la richesse et l'oppression des femmes. Sans nécessairement y adhérer, tous les garçons affirment avoir vu son contenu en ligne.
Le phénomène inquiète, car les réseaux sociaux facilitent l’accès à ces idéologies, qui séduisent des adolescents en proie au doute ou au mal-être. Certains garçons, comme Sam, 12 ans, racontent comment leurs amis ont adopté ces discours, jusqu’à imiter les comportements promus par Tate. Selon le psychologue Pasha Dashtgard, ces mouvances exploitent les insécurités des jeunes garçons en prétendant comprendre leur souffrance.
Ce processus peut mener à des formes d’endoctrinement plus extrêmes, comme le mouvement incel, qui attire des hommes de différents âges frustrés par leur absence de relations amoureuses. Ces communautés instrumentalisent le mal-être de ces hommes pour alimenter une haine des femmes. Qui plus est, les jeunes hommes sont encouragés à se diminuer dans les communautés incels, ce qui affecte gravement leur santé mentale, rapporte Dashtgard.
La série britannique Adolescence, diffusée sur Netflix, illustre cette réalité à travers l’histoire d’un adolescent radicalisé accusé du meurtre d’une collègue de classe. Pour plusieurs expert.e.s, il est crucial de créer des espaces sûrs et bienveillants pour que les garçons puissent s’exprimer, avant que la radicalisation ne s’installe. Des initiatives comme Boys Leading Boys, bien que modestes, représentent un pas vers la prévention de cette dérive grandissante.
Les 3 sex* porte actuellement le projet Cyberhéros : programme de prévention des cyberviolences basées sur le genre auprès des jeunes garçons, qui vise à prévenir les cyberviolences basées sur le genre à l’endroit des filles, des femmes et des personnes LGBTQ+ en ciblant les garçons de 14 à 17 ans susceptibles d’être influencés par les propos de la manosphère. Ce projet propose un programme pédagogique qui s’ancre dans leurs communautés grâce à la mobilisation de jeunes hommes alliés. Consultez le projet qui sera en ligne très bientôt!
Source
S.O.
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