La pilule abortive maintenant plus accessible

31 mai 2018
Chloé Duchastel-Vassaramva
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Le Collège des Médecins du Québec (CMQ) a été la cible d’une indignation collective de la part de militantes, de féministes et de médecins au sujet de la pilule abortive. En effet, le CMQ a été accusé de
ralentir l’accès à ce médicament au Québec. En mars, le CMQ a publié sur son site des précisions disant qu’« une formation théorique et pratique couvrant l’ensemble des procédures pour les interruptions de
grossesse est requise » pour qu’un médecin puisse prescrire le Mifegymiso (avortement médical ou pilule abortive), même s’il désire «limiter » ses interventions à la pilule. En soi, l’Ordre professionnel
n’exigera pas des médecins prescrivant l’avortement médical qu’ils soient aussi formés pour la pratique d’avortements chirurgicaux. Au Québec, seulement 14 cliniques offrent la pilule, alors que près de cinquante cliniques pratiqueraient des avortements chirurgicaux, même si ceux-ci ne sont offerts qu’une ou deux journées par mois dans plusieurs régions.

Au cours des dernières semaines, le CMQ a reçu trois lettres signées par des médecins, par l’Institut Femmes, Sociétés, Égalité et Équité ainsi que par la Fédération québécoise pour le planning des naissances (FQPN) qui soulignaient certaines contradictions. Entre autres, on y affirme que les exigences de formation pour l’avortement chirurgical ne sont pas soutenues par la science et que l’approche du CMQ crée une iniquité d’accès à l’avortement médical au Québec, surtout dans les régions rurales et éloignées. Ces femmes sont privées de la possibilité «d’avorter plus tôt dans la grossesse, dans leur milieu et avec du soutien de la famille ou de la communauté ». De plus, il est reproché au CMQ de catégoriser l’avortement médical comme une pratique dangereuse qui banaliserait l’avortement, alors que l’accès à la pilule abortive n’augmente pas le recours à ce dernier et réduit le risque de complications. Les balises mises en place par le CMQ seraient inconstitutionnelles et seraient une atteinte aux droits des femmes, à l’égalité et la sécurité, puisque les restrictions ne sont pas basées sur la science.

Face à ces critiques, le Collège a assoupli les exigences de formation nécessaires pour prescrire la pilule. De nouvelles précisions ont été publiées au cours de la dernière semaine sur le site du CMQ. Entre autres, les médecins qui voudront prescrire la pilule devront faire des stages d’un à trois jours et maîtriser des techniques comme le counseling et l’échographie. Le Dr Robert confirme cependant que la maîtrise de la pratique de l’avortement chirurgical ne sera pas généralement exigée et que la procédure misera davantage sur des « corridors de service » pour prendre en charge les femmes vivant des complications nécessitant l’avortement chirurgical.

Malgré ces améliorations, la pression sera maintenue par les regroupements militants et institutionnels qui exerceront une vigie constante pour rendre réel l’accès la pilule partout au Québec.

Référence
https://www.ledevoir.com/societe/sante/528760/la-pilule-abortive-sera-plus-accessible

Source
Non applicable

Les 3 sex*, sexualité, sexologie, sexe, sexologique, pilule, avortement, Québec, Myfegymiso, Collège des Médecins du Québec, femmes, Institut Femmes, Sociétés, Égalité et Équité, Fédération québécoise pour le planning des naissances

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