Date de publication
Décembre 2016

Résumé original
Bien que les résultats faisant état des conséquences sexuelles associées à l'utilisation de la cyberpornographie soient mixtes, la visualisation de contenu sexuel explicite en ligne devient une activité commune pour un nombre croissant d'individus.

Le but de cette étude est d’analyser l'hétérogénéité des conséquences sexuelles liées à la cyberpornographie en examinant un modèle théorique et clinique suggérant que les personnes qui passent du temps à regarder de la pornographie en ligne forment trois profils distincts (récréatif, à risque et compulsif) et d’étudier si ces profils étaient associés à un bien-être sexuel, au sexe et à la consommation de pornographie en contexte interpersonnel.

La présente étude analytique par grappes a été réalisée à l'aide d'un échantillon, par souci de commodité, de 830 adultes qui ont complété un questionnaire d’auto-évaluation en ligne concernant leur utilisation de cyberpornographie et leur bien-être sexuel, incluant la satisfaction sexuelle, la compulsion, la recherche d’évitement et la dysfonction sexuelle.

Les dimensions de l'utilisation de la cyberpornographie ont été évaluées à l'aide de l'Inventaire de l'utilisation de la pornographie cybernétique. Les mesures de bien-être sexuel comprenaient la mesure globale de la satisfaction sexuelle, l'échelle de compulsion sexuelle, la sous-échelle d'évitement sexuel et l'échelle d'expériences sexuelles de l'Arizona.

Les analyses ont indiqué trois profils distincts : récréatif (75,5 %), très déprimé non compulsif (12,7 %) et compulsif (11,8 %). Les utilisateurs récréatifs ont déclaré une plus grande satisfaction sexuelle et une moindre compulsion sexuelle, recherche d’évitement et dysfonctionnement sexuel, tandis que les utilisateurs ayant un profil compulsif présentaient une satisfaction sexuelle moindre, une présence de dysfonctionnement sexuel peu élevée, mais une compulsion et une éviction sexuelles plus élevées. Les personnes les plus en détresse et les moins actives étaient moins satisfaites sexuellement et ont rapporté une compulsion sexuelle moindre, plus de dysfonctions sexuelles et plus d’évitement. Une plus grande proportion de femmes et d'utilisateurs dyadiques a été retrouvée chez les individus du profil récréatif, alors que les utilisateurs solitaires étaient plus susceptibles d'être dans le profil plus en détresse et moins actif. De plus, les hommes étaient plus susceptibles d'être dans le profil compulsif.

Ce schéma de résultats confirme l'existence des profils récréatifs et compulsifs, mais démontre également l'existence d'un sous-groupe important de consommateurs pas particulièrement actifs, mais fortement déprimés. Les utilisateurs de cyberpornographie représentent une population hétérogène, dans laquelle chaque sous-groupe est associé à des conséquences sexuelles spécifiques.

Référence 
Vaillancourt-Morel, M-P., Blais-Lecours, S., Labadie, C., Bergeron, S., Sabourin, S. et Godbout, N. (2016). Les différents profils d’utilisation de la cyberpornographie et du bien-être sexuel chez les adultes. Journal of Sexual Medicine, 14(1). DOI : 10.1016/j.jsxm.2016.10.016.

Pour demander l’accès à la production scientifique entière aux auteur.e.s
https://www.researchgate.net/publication/311782345_Profiles_of_Cyberpornography_Use_and_Sexual_Well-Being_in_Adults