Description

Avec le contexte du confinement, nous avons assisté à une hausse drastique du nombre d’abonnements à des plateformes de télévision par contournement (TPC) (ATN, 2020). Par TPC, je fais référence ici aux services de vidéo sur demande qui diffusent uniquement sur internet et contournent donc les câblodistributeurs (Miller, P. H., Rudniski, 2012). Netflix a d’ailleurs été une des entreprises les plus lucratives lors de la pandémie, avec près de 204 millions d’abonnés dans le monde en 2020 (Jammot, 2021). Dans son ouvrage The Pedagogy of Queer TV, Parsemain (2019) avance que la télévision joue un rôle éducatif auprès de ses téléspectateurs. Plus précisément, plusieurs études ont su illustrer le rôle de la télévision dans la formation de l'identité, particulièrement chez leurs jeunes membres de la communauté LGBT+ (Buckingham & Bragg, 2004; Dhoest, 2015; Kama, 2002, 2003; McKee, 2000, 2012; Meyer & Wood, 2013). En effet, la télévision peut servir à aborder des sujets comme la sexualité, l'identité et les rôles genrés. Cependant, bien qu’on assiste aujourd’hui à une meilleure représentation des hommes blancs homosexuels, les femmes queer sont encore peu représentées à l’écran (Capsuto, 2000; Davis & Needham, 2008; Dhoest, 2015). Plus précisément, le terme femme queer réfère ici aux femmes ayant une orientation sexuelle et/ou une identité de genre non normative (Beirne, 2012). Considérant que la télévision joue un rôle éducatif auprès de ses téléspectateurs et que les services de télévision par contournement se popularisent, il devient alors pertinent d’analyser le contenu offert actuellement sur nos propres plateformes de TPC francophones soit Club Illico et ICI TOU.TV. Au travers d’une analyse vidéographique, j’observerai ainsi la forme et le contenu de deux séries pour adolescent.es afin de voir comment sont représentées les femmes queer. Les deux séries à l’étude seront l’Académie (2017-2018) produite par Club Illico et Les Petits Rois (2021-) produite par TOU.TV.

par Juliette Lavallée